On peut être amené à consulter un psy pour de multiples raisons. En général, on cherche une consultation psychologique parce qu'on sent qu'il y a dans sa vie quelque chose qui cloche, qui ne tourne pas rond, qui fait souffrir. Or, si la souffrance n'est pas forcément sans limites, elle a des facettes si multiples et si variées qu'il est impossible de les résumer en une seule raison. Par ailleurs, certaines personnes se demandent si elles ont le "droit" de se plaindre et de souffrir de ce dont elles souffrent, comme si c'était peu de chose à côté d'autres souffrances censées être beaucoup plus importantes. Mais il faut tenir compte du fait que la souffrance, comme la douleur, a quelque chose d'unique et d'intransmissible, et qui fait d'autant plus mal qu'on ne peut justement pas en parler, ou trouver les mots pour la dire. On arrive ainsi aux différentes formes de ce qui peut devenir impossible à supporter.
On pourrait faire de grandes listes pour décrire les différents motifs possibles de consultation. D'autant plus qu'il n'y a pas véritablement une bonne et surtout une mauvaise raison pour prendre la décision d'entamer un travail thérapeutique. C'est après tout subjectif. Mais je vais essayer de me limiter à décrire essentiellement ce que mes patients m'ont permis de savoir, par le travail clinique que nous avons réalisé ensemble, au sujet de la douleur et de la souffrance psychique, qu'elle soit liée à des symptômes psychologiques précis, à l'angoisse, à des difficultés de relation, de doutes ou de problèmes existentiels, des addictions, des difficultés professionnelles, des échecs amoureux...
On peut vouloir rencontrer un psy parce qu'on se sent angoissé, stressé, mal dans sa peau. On trouve d'ailleurs dans ce registre toute une palette, plus ou moins noire ou plus ou moins grise, qui va des crises d'angoisse, des crises de panique (on parle parfois d'attaque panique ou de trouble panique) à une anxiété généralisée, ou plus ou moins diffuse, qu'on peut parfois lier à un problème d'estime de soi, à un problème de manque de confiance en soi ou de timidité. L'angoisse, le stress, l'anxiété, la tension excessive, et parfois même intolérable, sont donc des affects qui peuvent amener quelqu'un à vouloir entamer un travail de psychothérapie ou à faire une psychanalyse.
Sentir que les liens aux autres nous posent problème, qu'ils sont difficiles, cause de déchirement, de conflit, de colère, voire de haine, peut être source de grande souffrance et de grand questionnement. Les difficultés de relation se manifestent souvent au sein de la famille, dans la relation parents/enfants, dans la relation de couple, comme également dans les relations amicales, professionnelles, etc. Mais on peut aussi souffrir du manque de relation, c'est-à-dire souffrir de solitude, de se sentir isolé, seul, sans liens. Bref, on peut souffrir d'une difficulté à nouer ou garder les relations, comme on peut souffrir lors d'une rupture amoureuse. D'une manière plus large, on peut aussi souffrir d'une difficulté d’adaptation sociale.
Les obsessions et compulsions sont en général du registre de la névrose obsessionnelle (on parle parfois de TOC, trouble obsessionnel compulsif). On est tourmenté par des idées qui s'imposent à nous, ne nous lâchent pas, nous torturent. La crainte d'un malheur qui pourrait arriver, à nous-mêmes ou à des proches, une jalousie maladive, la peur de faire des choses que l'on ne souhaite pas et que l'on estime même incongrues ou inconvenantes... Le sentiment que l'on est coupé de sa propre vie, de ses sentiments, de son désir...
La phobie, cette peur irraisonnée qui peut tout d'un coup paralyser et perturber totalement notre vie. Quelles sont les peurs phobiques pour lesquels on consulte le plus souvent? La phobie du métro, la phobie de l'avion, de la voiture, du train... Mais aussi les phobies de relation, comme les dites phobies sociales ou la phobie scolaire. Il y a des phobies plus ou moins répandues, plus ou moins handicapantes. Mais il n'est pas finalement très intéressant de décrire toutes les phobies en fonction de leurs objets, comme par exemple la phobie des araignées, la phobie de la foule, l'agoraphobie, la claustrophobie, la phobie de ceci ou la phobie de cela. Il s'agit plutôt d'en saisir leur structure commune. Car c'est cela en fait qui permet de les traiter d'une manière efficace.
La dépression a pris socialement une telle ampleur qu'elle est devenue un motif très fréquent de consultation psychologique. Mais à moins que l'on se place dans la seule perspective d'un traitement médicamenteux, parfois bien nécessaire, il faut tenir compte du fait que les troubles dépressifs englobent des problématiques très hétérogènes qui vont de la petite déprime, en passant par les dépressions post-partum, par exemple, à des formes graves de la psychose maniaco-dépressive ou de la mélancolie. Autant dire que c'est un "diagnostic" qu'il faut beaucoup affiner pour traiter d'une manière adéquate la souffrance de quelqu'un qui se sent affecté par ce "trouble de l'humeur" parfois extrêmement pénible et ravageur.
Les manifestations de souffrance dans le milieu professionnel vont en général bien plus loin que les manifestations de surmenage, d'épuisement ou de stress au travail. Elles impactent considérablement toutes les sphères de la vie de la personne qui s'en trouve affectée. La souffrance au travail est corrélative d'une fragilisation des liens aux autres, des ressources subjectives, de l'estime de soi. Toute une série de termes, plus ou moins médiatisés, sont venus nommer ces situations de déchirement subjectif liées à la souffrance au travail: burn-out, harcèlement, maltraitance professionnelle, conflits au travail, échec professionnel... L'impact subjectif de ces problématiques, les souffrances qu'elles entraînent, les interrogations qu'elles suscitent, sont un motif fréquent de consultation.
Les consultations ont lieu du lundi au samedi.
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